1930 : Paul est né le 25 juin à Curgy près d’Autun dans une famille d’agriculteurs de quatre enfants
dont il est l’aîné.
Elevé dans la foi, son adolescence se passe dans son petit village de Curgy où il participa à la vie locale de sa commune et de sa paroisse ainsi qu’au groupe de JAC avec ses amis.
Après le service militaire, il entre au Crédit Agricole du Sud-Est et par la suite il assumera les responsabilités de directeur des agences de Gueugnon d’abord puis d’Autun en fin de carrière
1958 : Nous nous sommes connus et mariés à Paray-le-Monial le 7 juin
De notre union naîtront quatre enfants mais hélas nous avons perdu la petite dernière à deux jours
À Gueugnon, Paul s’engagera à fond dans sa profession vis-à-vis des agriculteurs
Son travail quotidien à la banque terminé, il ne comptera plus ses heures de nuit pour les aider
à s’organiser en CUMA (Coopérative d’utilisation de matériel agricole en commun), une dizaine environ
Le diaconat : Parallèlement, il assurera la responsabilité de président de l’école privée
Ste-Cécile de Gueugnon, présidence active mais non honorifique
C’est là qu’il sera interpellé par le père Pierre Aubry, curé de Gueugnon, pour suivre une formation
en vue du diaconat permanent
Cette formation concernant au plus au point les épouses, ensemble nous avons dit oui et accepté d’y réfléchir pour nous orienter vers une ordination future
Daniel Coutin et son épouse suivaient également cette formation qui a duré cinq ans car à l’époque ce renouveau du ministère diaconal se cherchait (Vatican II)
1982 : Grâce à notre prêtre accompagnateur, Pierre Bouthière, Paul et Daniel seront ordonnés
ensemble par Mgr Le Bourgeois le 21 novembre
La mission de Paul : Son milieu de travail pour que la banque ne soit pas qu’un milieu où l’argent est roi mais un lieu où chaque client est pris en considération selon ses justes besoins
C’était l’époque où beaucoup de métayers empruntaient pour devenir propriétaires de leur ferme
Puis arrive 1984 : Paul est muté au bureau d’Autun et revient habiter son pays de naissance
Il a beaucoup travaillé au remaniement des paroisses avec une équipe et Georges Auduc. Avec les prêtres du secteur, il a organisé notre nouvelle paroisse Notre-Dame de la Drée d’Épinac
Il a mis en route la formation et le service des funérailles, le service de visite aux malades et puis tous les services qui font la vie d’une paroisse
J’ai vécu tout cela en tant qu’épouse de diacre où je l’ai accompagné et soutenu dans sa mission
2001 : Il est décédé d’un infarctus après une opération de la prostate, le 31 juillet
Après son décès j’ai essayé avec d’autres de continuer à assurer des choses qu’il avait mises en route, notamment obsèques et liturgie
Andrée Vermenot
Au nom de sa foi, fidèle à ses racines paysannes et morvandelles, il s’est mis au service d’une économie qui, à l’époque, se voulait attentive aux besoins de notre monde rural. Son sens du contact et son honnêteté faisaient merveille. C’est dans ce terreau humain, avec le soutien sans faille de son épouse, qu’il a reçu l’appel au diaconat.
Il voyait dans ce ministère l’épanouissement de son attachement à Jésus dans une vie de prière partagée avec Andrée. Il savait que son ordination serait un signe fort pour ses clients, ses relations et sa paroisse. Il eut la joie de cheminer avec Daniel Coutin jusqu’à la belle célébration du 21 novembre 1982. La suite, Paul l’a écrite sur des modes différents, disponible à partir de sa retraite pour construire avec d’autres la paroisse Notre-Dame de la Drée. Là, en couple, il s’est voulu ouvert à tous.
Pas de parole plus exigeante que les Béatitudes. Parce qu’elles sont d’abord et avant tout le portrait de Jésus. Le Christ, en effet, ne se contente pas de les proclamer sur une colline, au vent de Galilée. Elles sont depuis toujours son pain quotidien. Jésus ne fait pas l’apologie d’une misère qu’il combat avec l’énergie des prophètes. Il laisse en lui se creuser une pauvreté radicale, une dépossession de soi qui le rendent totalement dispo-nible au Père du ciel et à ses frères. Au cœur même de cette ouverture, jaillit la douceur qui le rend témoin du monde à venir. Cette source féconde le fait transparent, homme au cœur pur, lucide devant les désordres qui salissent la cité des hommes. Pour lui, être juste, s’ajuster à Dieu, proclamer le rassasiement des affamés, construire une paix qui annonce le Royaume, c’est s’exposer à la haine et à la persécution. Il affronte la Croix en donnant sa vie pour le salut de tous. Il est, dans son existence terrestre comme dans sa mort, serviteur de Dieu et des hommes. Les disciples ne comprennent pas. La Passion les scandalise, la Résurrection les bouleverse, la Pentecôte les éclaire et les conforte. L’Esprit, venu au secours de leur faiblesse, imprime en eux la marque des Béatitudes. La jeune Eglise ne se contente pas du ministère des apôtres. Elle se donne, avec les diacres, des serviteurs configurés au Christ Serviteur, des témoins de son engagement dans le monde, vivants rappels de sa disponibilité.
Paul Vermenot avait saisi l’enjeu au plus profond de son être. Il en partageait la découverte avec Andrée et une famille qui avait su s’élargir à d’autres cultures et à d’autres continents. Il en mesurait quotidiennement « la longueur, la largeur et la profondeur » avec ses frères diacres du diocèse. Avec eux, en effet, il a été l’acteur d’une aventure humaine et spirituelle qui demeure une grâce pour notre Eglise, un don inappréciable consenti par elle à la cité des hommes. Paul souffrait des incompréhensions et des conflits. Il aurait aimé, dans sa bienveillante humilité, que son service et celui de ses frères diacres soit davantage reconnu et promu.
Serviteur, il le fut pendant sa vie professionnelle aux côtés d’hommes dont beaucoup partageaient son idéal, exerçant à plein ses charismes de relation et de gestion. Serviteur, il le fut par la qualité de sa vie familiale marquée par un amour constant de son épouse, de ses enfants et petits-enfants. Serviteur, il le fut dans la multiplicité des contacts paroissiaux, le souci des plus petits et la volonté de collaborer avec tous. Serviteur jusque dans ses faiblesses, ses doutes, ses scrupules et ses hésitations, soutenu par sa femme et apprécié par la population…
Eglise d’Autun – Père Georges Auduc