1926 : Né à Montceau-les-Mines
1952 : Vicaire à la paroisse du Sacré-Cœur à Chalon
1954 : Curé de La Roche-Vineuse
1968 : Curé de la paroisse du Sacré-Cœur à Chalon
1974 : Responsable du foyer Saint-Paul à Chalon
1980 : Prêtre à la paroisse St-Paul à Chalon (Habitant la Zac de St-Jean-des-Vignes)
1990 : Prêtre auxiliaire à la paroisse du Bon Samaritain (Habitant au quartier des Charreaux)
2000 : En retraite à la résidence des personnes âgées à Saint-Rémy
2022 : Décède le mardi 31 mai dans sa 96e année
En 1934, le dimanche des élections syndicales où mon père se présentait comme délégué mineur, son ingénieur, à l’entrée de l’église lui cria : « J’espère que vous n’aurez pas l’audace d’aller communier aujourd’hui…. » Heureusement mon curé, le père Augros, averti de l’altercation, vient dire à papa : « Si vous n’avez pas la force de vous présenter à la table de communion, j’irai vous la porter sur place. » Le désir d’être un prêtre comme ça venait de se graver en moi !
Mais en 1936, je fus refusé à Rimont, car mon père étant tombé malade, mes parents ne pouvaient pas payer ma pension. J’eus la chance d’être accepté gratuitement au petit séminaire du Prado où je trouvais respect des pauvres et attachement à Jésus-Christ.
J’ai été aussi marqué dès mon enfance par les partages d’Evangile que nous avions l’habitude de faire en famille avant le repas du dimanche.
Ces événements ont marqué ma pensée, ma spiritualité, mon action pastorale et j’ai essayé de vivre la justice, le respect des pauvres et ma passion de l’Evangile.
Décès du Père Jean-Maurice Roberjot
Le Père Jean-Maurice Roberjot est décédé dans la paix du Seigneur le mardi 31 mai 2022 dans sa 96e année et 71 ans de sacerdoce. Les obsèques religieuses ont été célébrées en l’église de Saint-Rémy-Bourg, rue Charles Dodille, le mercredi 8 juin 2022, à 15 h 30. Son inhumation a eu lieu au cimetière de Laives. Toute sa famille ainsi que des représentants du diocèse d’Autun assistaient aux funérailles.
Mot d’accueil pour les obsèques de Jean-Maurice Roberjot
par Stéphane Boyer
Maurice, nous sommes venus, chacun avec notre vie et notre cœur, avec nos convictions et nos questionnements, te dire Merci et pour les croyants te confier à l’amour infini de Dieu. Les dernières fois que je t’ai vu au cours de ces dernières semaines, tu me disais ce que ta maman et ta grand-mère elles-mêmes disaient : j’attends d’entrer dans la GRANDE VIE.
C’est bien sûr ce que chacun de nous espère. Que tu entres dans la GRANDE VIE de Dieu en qui tu as mis tout le sens de ta vie. Tu as aimé l’Evangile, la Bible, Jésus au point de tout donner pour annoncer que Dieu et l’humain ne font qu’un par Jésus et son Esprit Saint.
Mais nous voudrions te dire, Maurice, que si tu entres dans la Grande Vie, tu as rendu nos vies plus grandes, plus belles, plus larges, plus profondes. La vie de ta famille avec tes neveux et nièces qui sont là. Chez ton frère Georges, tu étais comme chez toi et dans les moments que te laissait ton ministère tu as su partager avec eux.
La vie plus grande quand, dans un élan d’amour, tu as accepté de prendre Bernadette avec toi, et ta maman en soutien, à la Roche Vineuse. Elle n’avait que 16 ans et cette aventure d’avoir « comme » une famille te faisait bien comprendre les soucis des parents ou des grands parents. Tu es devenu le papy des enfants de Bernadette et elles étaient tes gamines.
La vie plus grande quand, à l’appel de Bernard Lambey tu as accouru pour aider une famille qui arrivait à Chalon. André devenu handicapé et Monique sa femme avec les jumeaux tout petits, et devant faire face à la brutalité du handicap. Sans hésiter, tu es devenu leur ami et ils sont devenus tes amis, dans une amitié qui s’est manifestée jusqu’au bout de ta vie.
La vie plus grande, par ta passion de nous faire comprendre et découvrir de manière simple l’Evangile. J’en ai bénéficié il y a 40 ans quand, travaillant à la sucrerie, tu nous faisais des cours du soir en nous expliquant simplement la Bible et en nous la faisant aimer. Je t’en suis reconnaissant chaque jour. Mais aussi dans toutes tes prédications. En cela, le Prado et la vie du bienheureux Antoine Chevrier a été un soutien, un stimulant, une manière de t’accomplir dans ton ministère si divers de vicaire, de prêtre ouvrier agricole, de curé, d’aumônier, de responsable du centre des vocations, de prêtre auxiliaire et enfin prêtre retraité et assumant de vivre ta retraite au foyer logement Aragon en essayant simplement d’être prêtre dans les petits détails de la vie partagée avec les autres résidents.
La vie plus grande avec tes copains de la pétanque. Combien de fois tu m’as parlé de ces amis de la pétanque que tu aimais vraiment. C’était pour toi un vrai lieu de dialogue et d’écoute comme tu l’avais vécu tout au long de ton chemin, auprès des jeunes chrétiens du rural, des ouvriers, des militaires, des pauvres des paroisses populaires, de tes collègues prêtres. Une écoute vraie, profonde, sans jugement, accueillante aux difficultés que chacun traversait. Et tu nous offrais des pistes de réflexion pour laisser chacun avancer dans sa liberté. Je sais que tu as été d’un grand secours auprès de beaucoup de prêtres (jeunes et anciens) qui avaient besoin de déposer leurs difficultés, les questions et même de recevoir le sacrement de réconciliation. Tu as été un frère pour nous. Et je n’oublie pas les laïcs que tu as accompagnés et mis en responsabilité.
Maurice, si dès le départ tu avais de vraies qualités, tu as su par ton amour de Jésus Christ, les déployer et les mettre au service de toutes et tous. Tu as créé des liens entre tous, des ponts et créé ainsi des solidarités humaines. Tu as aidé chacun.e à développer ce lien intérieur – entre eux, leur vie et la Parole de Jésus qui éclaire, nourrit, sa présence en chacun qui dit simplement : « toi aussi tu es de Dieu, oui Dieu en toi et toi en Dieu, découvre-le, vis-le, pour ton plus grand bonheur ».
Que c’est beau un homme, un prêtre comme toi, à la ressemblance de Jésus Christ.
Tout cela nourrit notre espérance. Alors accueillons la lumière.