1922 : Né le 22 janvier à Chassigny-sous-Dun
1946 : Ordonné prêtre le 12 décembre
1947 : Vicaire à Notre-Dame de Digoin
1948 : Vicaire à Saint-Martin-en-Bresse
1954 : Curé de Saint-Bonnet-de-Vieille-Vigne
1955 : Curé de Cussy-en-Morvan
1955 : Curé d’Iguerande, chargé par la suite de Mailly et de Saint-Julien-de-Jonzy
2004 : Décède le 12 janvier à Roanne
Mon cher Jean… Si tu pouvais réagir maintenant visiblement, je suppose que tu dirais : « Ne dites donc pas tout cela ! ». C’était d’ailleurs un peu ta méthode : dans un premier temps, tu n’étais pas d’accord avec ce qui était dit, et après, tu disais « oui », enfin…la plupart du temps.
Nous partageons la peine de tes paroissiens. A Iguerande, tu es resté 49 ans je crois, sans oublier St-Julien-de-Jonzy, Mailly. Quelle preuve de fidélité ! Au début de ton sacerdoce, tu as exercé ton ministère en Bresse.
Je quitte le dialogue, si l’on peut dire, avec Jean et je m’adresse à vous. Vous perdez votre pasteur (visiblement au moins) et votre vie en Eglise va changer quelque peu. Vous le devinez bien. Je suis sûr que le Père Perrin continuera de vous aider, à sa manière. Le Père Perrin n’était pas banal, beaucoup d’entre vous pourraient le dire. Il avait une foi profonde, la foi d’un prêtre dynamique, avec une bonne santé qui lui a fait réaliser beaucoup de choses, vous êtes là pour en témoigner. Sa vigueur venait en partie de sa foi : un homme de prière, nourri de l’Eucharistie notamment. Il aimait la belle liturgie, aidé en cela par une chorale dont il était fier. Il aimait faire visiter son église. Il a aussi beaucoup travaillé dans le cinéma.
Il croyait en l’Eglise, il l’aimait. Cela ne l’empêchait pas de ne pas être toujours d’accord avec certaines orientations romaines ou diocésaines, et il le disait. Il ne pouvait pas s’empêcher de bien dire ce qu’il pensait, soit oralement, dans ses homélies très imagées, soit par écrit, par exemple dans le bulletin paroissial : ses articles sortaient de l’ordinaire. Il ne souffrait pas la médiocrité, l’à peu près. Disons qu’il avait une grande conscience professionnelle. Il n’aimait pas trop les réunions, mais il y venait quand même ; ses interventions n’étaient jamais banales. On peut dire que son ministère aura marqué les gens de toutes conditions ; il était proche des petits.
Il savait bien qu’à certains moments, avec certaines personnes, il ne faisait pas plaisir, mais cela ne l’empêchait pas de dire ce qu’il pensait. Un tel tempérament, de telles exigences lui occasionnaient des souffrances. Il souffrait en constatant une baisse de la pratique religieuse et des sacrements. Comme beaucoup de prêtres, il aurait voulu que les laïcs prennent des responsabilités, tout en les accompagnant.
Le Père Perrin aura été pour beaucoup le témoin de la foi, du service sous toutes ces formes. Un autre terme le qualifie : il était « brave » sous des apparences parfois rudes ; il était bon. Qu’il reçoive la récompense des « bons serviteurs ».
Eglise d’Autun – Henri Bouchot