1900 : Année de sa naissance
1930 : Ordonné prêtre le 29 juin
Continue ses études à Rome
1939 : Aumônier d’un pensionnat de jeunes filles au diocèse de Grenoble
1944 : Professeur à l’Institution Saint-Lazare à Autun
1966 : Se retire à Saint-Jean d’Autun puis à la Maison Saint-Antoine
1987 : Décède le 7 février à Autun
2020 : Renouvelé dans sa mission d’Aumônier national du Mouvement Catholique des Retraités pour trois ans
Jean Oudot a essayé de communiquer la foi avec sa culture, en faisant le « métier » d’enseignant, en étant en contact avec des plus jeunes. Il a su prouver par sa vie toute la grandeur de l’homme Fils de Dieu, dans sa recherche, dans ses études, autant préoccupé par les règles de la langue française, latine, grecque… et bien d’autres, que par les règles du jeu dans l’Eglise.
Très attaché à ce qui devait se faire, d’après lui, mais aussi très respectueux des autres. Exprimant ses convictions, ses façons de voir, mais laissant l’autre libre de penser autrement. Même si sous des dehors très rudes, très cassants parfois, il fallait décrypter le fond du cœur.
Mal à l’aise dans l’évolution normale de l’Eglise, il a aimé l’Eglise d’une époque, rêvant de son passé romain, où il avait été au service de la Congrégation Orientale.
Très indépendant, sa maladie l’a contraint à une dépendance complète, et j’ai toujours admiré comment il avait vécu ce changement total dans sa vie, entouré par le personnel de cette maison, et surtout par les sœurs de l’Enfant Jésus de Chauffailles.
Comme chacun d’entre nous, il recherchait l’harmonie de la vie, et il avait trouvé dans la musique qu’il aimait tant et dans un purisme juridique et linguistique, un chemin d’harmonie.
Mais pour finir, j’aimerais lui laisser la parole, à travers une lettre qu’il m’avait envoyée en 1980 :
« Mon cher neveu, vous serez peut-être étonné de recevoir une lettre de votre vieil oncle, que vous imaginez peut-être bien diminué par une infirmité que j’emporterai dans la tombe. En réalité, je ne me suis jamais aussi bien porté.
Si bien que je suis en mesure de former un projet, celui de célébrer, le dimanche 29 juin, le cinquantenaire de mon ordination sacerdotale. Je voudrais avoir, ce jour-là, ma famille, ou tout au moins, ce qu’il en reste, autour de moi. C’est vous dire que je compte absolument sur vous. La messe sera célébrée assez tard pour que vous puissiez y assister – un mot que sans doute, vous n’aimez guère, pardonnez-moi – sans manquer au service paroissial.
Le reste des festivités que je prévois se devine aisément : « verre d’amitié », pour employer la terminologie à la mode, et repas familial.
Etant donné que vous êtes né 52 ans après moi, nous n’appartenons pas à la même génération et personne ne peut s’étonner que, sur beaucoup de sujets, nous ayons des opinions bien différentes.
J’écoutais hier, une fois de plus, la Missa Papae Marcelli de Palestrina, et j’évoquais le faste grandiose qui entourait Pie XI célébrant, pour la première fois, la messe pontificale de Pâques, la précédente l’avait été par Pie IX en 1870. Tout cela vous semble, je pense, bien dépassé, alors qu’il me semble à moi que c’était hier. C’est dire que nous devons nous pardonner l’un à l’autre des divergences.
Je vous souhaite un fécond ministère. Je sais que, surtout auprès de la jeunesse, vous réussissez. J’en suis très heureux, plus que je ne saurais le dire.
Pardonnez-moi de ne pas insister davantage. Je ne suis, tout au plus, qu’un vieux rat de bibliothèque, ou si vous préférez, un vieux radoteur. Bien affectueusement, priez pour moi ! »
Tonton Jean ! dans la parfaite harmonie du ciel, nous nous retrouverons, nous espérons qu’à la porte du ciel, nous vous verrons nous accueillir, avec votre cigare, pour une éternité où nous vivrons cette harmonie, que vous avez tant cherchée sur cette terre.
Eglise d’Autun – Père Dominique Oudot