1910 : Né le 9 avril
1936 : Ordonné prêtre 6 Juin
1936 : Vicaire à Montceau-les-Mines
1937 : Vicaire à Saint-Vincent de Chalon
1942 : Curé du Magny
1950 : Curé de Montcenis
1979 : Après une longue convalescence, se retire à la Maison Saint-Antoine
1980 : Chanoine titulaire
1984 : Décède subitement le 4 mars à la Maison Saint-Antoine
Je retiens du Père Martinon une grande fidélité à l’Église, fidélité qui dans un souci permanent le tenait à l’écoute de l’actualité tant religieuse que profane. Et quand, à tort ou à raison, il n’était pas d’accord sur telle initiative jugée téméraire, il savait dépasser sa timidité pour exprimer son opinion, parfois jusqu’à l’entêtement.
En lien avec cette fidélité, il avait un souci particulier pour les plus pauvres, les plus démunis, et avec force il affirmait : « Nous avons trop tendance à les oublier ». Les jeunes avaient aussi sa prédilection, et c’était pour eux qu’il était devenu bâtisseur de salles comme organisateur de colonies et camps de vacances.
Tout cela baignait dans une jovialité sans exubérance, mais permettait de mettre l’interlocuteur très vite à l’aise.
J’ai surtout apprécié la grande fraternité sacerdotale du Père Martinon, lorsqu’avec d’autres confrères amis, nous faisions un séjour ensemble, soit pour une session, soit pour des vacances, dans une maison familiale mise à sa disposition en Haute-Loire au pied du Mézenc. Son âme sensible exultait : il s’ingéniait à faire visiter les beaux coins de la région parfois jusqu´à la limite de l’imprudence, pour faire découvrir un paysage pittoresque qu’on découvrait ou…qu’on devinait lorsqu’il y avait trop de neige ou de brouillard.
Déjà éprouvé par beaucoup de deuils familiaux, le Père Martinon allait en ces dernières années connaître de dures épreuves de santé. Plusieurs fois je le revis durant sa maladie. Chaque fois je sentais une grande souffrance intérieure : celle de ne plus pouvoir assurer un ministère en paroisse, mais le fond du cœur restait serein dans un abandon total à la volonté divine. Il avait dû se résigner à prendre sa retraite à la Maison St-Antoine d’Autun.
Église d’Autun – Roger Philibert