1946 : Né le 24 février
1968 : Séminaire d’Issy-les-Moulineaux
Trois ans de coopération à Alger
1976 : Ordonné prêtre dans la cathédrale d’Alger par le cardinal Duval, le 29 juin
1982 : Diplôme d’études de médecine à la faculté d’Alger
1984 : Part faire un tour du monde en sac au dos
1985 : Etudes de chirurgie à Tunis puis envoyé comme prêtre fidei donum en Mauritanie
1989 : Il devient directeur de Caritas-Mauritanie
1997 : Prêtre auxiliaire au doyenné de Mâcon
1998-2005 : Prêtre auxiliaire puis curé d’une vingtaine de paroisses dans le Nord-Clunysois
François Lefort des Ylouses, né le 24 février 1946 à Boulogne-Billancourt. J’ai passé toute mon enfance à Neuilly-sur-Seine. Après voir fait trois ans de Sciences Economiques à la faculté de droit d’Assas puis à celle de Nanterre, je suis entré au séminaire d’Issy-les-Moulineaux en septembre 1968. J’ai ensuite fait trois ans de coopération à Alger où j’ai été directeur du cours de rattrapage de Belcourt fondé par le père Scotto qui venait d’être nommé évêque de Constantine. Après deux années de théologie au séminaire d’Issy, je suis retourné en Algérie pour finir ma formation au centre des Glycines dont le directeur était Pierre Claverie qui, en tant qu’évêque d’Oran a été le dernier des martyrs d’Algérie. Pendant ces années de séminaire, j’ai constamment suivi des études d’arabe aux Glycines ou aux Langues Orientales à Paris ; à ce titre, je suis diplômé de la Sorbonne. Ordonné prêtre dans la cathédrale d’Alger par le cardinal Duval, le 29 juin 1976, je suis nommé à El Harrach, ancienne Maison Carrée. Je suis alors des études de médecine à la faculté d’Alger et j’obtiens mon diplôme en 1982.
De retour à Paris pour suivre une spécialité médicale, les choses ne se passent pas comme prévu puisque Georgina Dufoix me propose d’entrer dans son cabinet ministériel pour détruire les bidonvilles et les cités de transit, plus tard j’ai été également chargé du dossier de la toxicomanie. J’ai accepté cette mission avec l’autorisation expresse de mon évêque le cardinal Duval. Le gouvernement ne tenant pas ses promesses, je démissionne publiquement en décembre 1984 et pars faire un tour du monde sac au dos.
Fin 1985, je fais ma chirurgie à Tunis puis je suis envoyé comme prêtre fidei donum en Mauritanie où, à la demande de l’évêque de Nouakchott, j’exerce la fonction de médecin-chef à Foum-Gléïta dans une région reculée du Sahara entre le Gorgol et le Karakoro.
En 1989, je deviens directeur de Caritas-Mauritanie et correspondant d’une vingtaine d’ONG internationales : Follereau, Médecins du Monde, Secours Islamique Saoudien… À la suite des dénonciations publiques que je fais pour m’opposer à l’esclavage et au massacre des négro-africains, l’évêque de Nouakchott me demande de quitter son diocèse en 1994. Je deviens alors salarié de la Fondation Follereau puis de Médecins du Monde en tant que responsable des projets enfants des rues. À ce titre, je parcours le monde entier pour créer ou soutenir des actions pour ces enfants en difficulté. C’est ainsi que je crée l’association AIMER (Aide et Information pour le Monde des Enfants des Rues) le Réseau International d’Échange pour les Enfants des Rues dont je deviens le premier président et le Centre d’Information et de Recherche en faveur des Enfants des Rues à Rufisque au Sénégal. C’est là que je serai faussement accusé de pédophilie en décembre 1995. Mis en examen par la justice française, je cesse de m’occuper de jeunes et pars faire des missions difficiles au Rwanda avant, pendant et après le génocide puis au Liberia et en Sierra Leone. Monseigneur Séguy a le courage de me prendre comme curé d’une vingtaine de paroisses dans le nord-Clunysois. Bien que j’ai toujours clamé mon innocence, en juin 2005, je suis condamné à huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Nanterre. Ma Légion d’honneur m’est alors retirée. Après trois ans et neuf mois de prison, à Nanterre, Fresnes et Bergerac, je suis libéré de façon inattendue et rejoins le diocèse du Puy-en-Velay où je suis aujourd’hui prêtre dans la paroisse rurale de Craponne-sur-Arzon. Je réside à Saint-Pal-en-Chalencon. Je continue mes missions humanitaires médicales, en Palestine, en Libye et plus récemment au Kosovo.
Ce qui ne finit pas de me surprendre, c’est que j’ai été ordonné il y a maintenant des années et je n’ai jamais regretté d’avoir demandé à être prêtre. De plus en plus, je sens que j’ai été appelé ; le mot « vocation » à un sens pour moi.
À quelques très rares exceptions près, j’ai pratiquement pu célébrer l’Eucharistie tous les jours, même en prison où c’était interdit. Cette Présence qui m’aime, à chaque instant, mais qui est particulièrement là au moment de la messe, me fait vivre. J’ai l’impression de La découvrir chaque jour et de mieux en mieux.
Charles de Foucauld et le désert m’ont appris à rendre grâce pour cette présence d’Amour ; la foi des chrétiens qui m’accompagnait m’a aidé à enraciner la mienne.
L’avenir ? Il ne faudrait pas que l’Église devienne une secte où il ferait bon vivre ; il est indispensable de nous rappeler que l’Église de Jésus-Christ est avant tout missionnaire.