1885 : Né le 12 novembre
1903 : Grand Séminaire d’Angers
1908 : Ordonné prêtre
1908-1910 : Etudiant à Rome
1914 : Mobilisé en décembre
1919 : Démobilisé en mars avec une blessure
1919-1945 : Il continue son ministère
1945 : Grand Séminaire d’Autun
1967 : Décède le 24 août
Le père Jean Chéné nous a quittés pour la Maison du Père le jeudi 24 aout 1967, vers 8 heures du matin, après être demeuré 22 ans au Grand Séminaire d’Autun.
Sur un papier jauni, écrit de sa main, on a pu lire les principales étapes de sa vie :
Né le 12 novembre 1885 au Puiset-Doré (Maine-et-(Loire) ; Entre au Grand Séminaire d’Angers en 1903 ; Prêtre le 4 juillet 1908, à la fin de sa « Solitude » ; Etudiant à. Rome de 1908 à 1910 ; Directeur à Issy-les-Moulineaux de 1910 à 1914 ; Mobilisé en décembre 1914.; 4 ans de guerre dans l’infanterie, il termine son service blessé et avec la Médaille Militaire.
Démobilisé en mars 1919, il continuera son ministère Sulpicien de 1919 à 1945, (date de son arrivée à Autun), aux Carmes à Paris, à Bordeaux et à Angers.
Il reste à mentionner deux essais infructueux d’entrée dans la vie religieuse, chez les Bénédictins d’En-Calcat en 1925 et chez les Trappistes de Bellefontaine en 1927.
Le Père Chéné était d’un naturel sensible et délicat, ami des Arts et des belles Lettres.
Le Collège lui donna le goût du travail intellectuel et assura des fondements solides à ses études postérieures. Mais c’est seulement au Grand Séminaire qu’il fit la découverte de la vie d’intimité avec le Christ, qui le conduisit à sa vocation de formation de prêtres.
C’est bien à cela que le Seigneur le destinait.
On notera chez le Père Chéné, tout au long de sa vie, un grand souci de perfection en tout domaine :
– exigences intellectuelles (il est vrai qu’il commence son ministère de professeur en pleine crise de modernisme)
– exigences d’un dévouement total au service des dirigés, prêtres et séminaristes, toujours disponible, toujours accueillant et bon.
Ce qui fit l’unité de sa vie, ce fut vraiment sa vocation de formateur de prêtres ; sa raison d’être fut d’être au service des prêtres et futurs prêtres.
Tout dans sa vie, même ce qui semblerait étranger et accidentel, concourut à l’enrichir, à le perfectionner dans cette tâche et à l’affermir dans sa résolution.
Si la guerre fut l’occasion de manifester pendant quatre ans sa simplicité, son endurance, sa bravoure et plus que tout sa charité, elle fut pour lui également l’occasion de découvrir à travers certains de ses compagnons, et non sans un vif et douloureux étonnement, la misère des milieux ouvriers déchristianisés du grand Paris.
Si, par deux fois, pousse par le désir de trouver une plus haute perfection, il fit l’essai de la vie religieuse, le Seigneur le ramena à sa première tâche… Mais par ces épreuves mêmes, et par bien d’autres, ce même Seigneur poursuivrait en lui son dessein d’amour, le façonnant et le burinant à sa ressemblance.
Aussi remarquait-on, chez lui, comme un enracinement dans l’humilité et dans une charité infiniment délicate envers le prochain dont il était si attentif à respecter la réputation.
Dans la logique de cette ligne, comment le Père Chéné n’aurait-il pas été si fidèle à. ses amitiés, si fidèle au Grand Séminaire qui était sa vie, mal à l’aise quand il n’était plus entouré de prêtres et de séminaristes… Il revivait à chaque nouvelle rentrée, et quelle consolation et délicatesse du Seigneur ce fut pour lui de mourir à Autun !
Affamé comme Saint Augustin de vérité et d’amour, quoi d’étonnant qu’il eût fait du grand docteur son auteur préféré et de sa doctrine l’objet principal de ses travaux sur la fin de sa vie.
Daigne son Seigneur hâter la récompense de son bon et fidèle serviteur.