1913 : Naissance à Beaux (Haute-Loire)
1939 : Ordonné prêtre
A passé toute sa vie sacerdotale à Paray, dans des postes différents et comme chapelain, pendant 31 ans
1980 : Décède le 15 juillet
Il voulait rassembler autour du Christ ses frères les hommes, comme il aimait rassembler pour nourrir de la Parole de Dieu tant de ses contemporains dont il connaissait la détresse. C’est pourquoi il s’adonnait à la prédication avec une passion qui enflait sa voix et emplissait la nef de la Visitation, au-delà parfois de la capacité d’accueil des voûtes ! Jusqu’au dernier jour, il a lu et relu une Parole dont il savait qu’elle devait être proclamée pour amener les hommes à la décision de la foi.
Il voulait rendre grâces à Dieu qui nous donne, jusqu’à la fin des temps, son Fils dont le Cœur est empli d’un amour sans repentance.
Depuis quelques années son action de grâces s’était faite plus vibrante alors qu’au contact du Renouveau, il avait découvert la joie d’appartenir au Père et l’allégresse de partager à haute voix cette Bonne Nouvelle.
Il voulait s’unir au sacrifice d’amour de Jésus : il avait vécu dans sa chair les épreuves de la captivité durant la guerre, connu la croix de la maladie. Et voilà que lui qui avait tant prêché Gethsémani en d’innombrables Heures Saintes allait connaître l’agonie des derniers jours.
À la suite de l’attaque qui allait le laisser paralysé et aphasique mais capable de s’unir jusqu’au bout au sacrifice de Jésus, il vivait douloureusement la loi évangélique de la fécondité spirituelle : celle du don total du corps et du sang versé.
Il voulait bâtir l’Église en lui donnant la force de l’Eucharistie. Certes, il était loin de négliger les conditions matérielles nécessaires au bon accueil des pèlerins et n’oubliait pas que Jésus avait été attentif à nourrir les corps de ceux qui avaient faim.
Mais il savait qu’il est d’autres faims à apaiser et aimait dresser la table de Seigneur pour y distribuer le pain qui introduit à la vie éternelle : en cela, il était fidèle au message de Paray-le-Monial qui conduit toujours au mystère eucharistique.
Il voulait annoncer la Tendresse de Dieu.
En d’innombrables retraites, prêchées avec son ami le Père Roustand, il s’était dépensé à prêcher la miséricorde et la compassion d’un Dieu au Cœur Transpercé et à rendre l’espérance à tous ceux qui ont oublié que, dans sa mort et sa résurrection, Jésus annonce le triomphe de l’Amour sur la mort.
Du premier au dernier jour de sa vie, notre cher Père Bonnet a été, comme prêtre de Jésus Christ, l’homme de l’Eucharistie. Il a été un prêtre heureux, enthousiaste, encore qu’il ait souffert, en ces dernières années, de voir l’Eglise parfois divisée ou peu assurée du trésor dont elle est la dépositaire.
Et voici qu’il a rejoint l’éternité de Dieu pour y célébrer la liturgie de l’Agneau…
Église d’Autun – Mgr Gaidon