Des citations qui ont marqué ma vie :

Léon Bloy : « Fils obéissant de l’Eglise, je suis néanmoins en communion d’impatience avec tous les révoltés, tous les déçus, tous les inexaucés, tous les damnés de ce monde. »

C’est le « néanmoins » qui est à souligner. Car pour un fidèle de l’Eglise, cela devrait être dans sa nature même d’être en communion d’impatience…

Bernanos : « Etre devenu la bête noire des hommes libres et des pauvres avec un programme comme celui de l’Evangile, convenez qu’il y a de quoi faire rigoler. »

Première moitié du XXe siècle. Un temps où les républicains et les prolétaires étaient souvent anticléricaux. Avec raison.

Mahatma Gandhi : « Il y a sur terre de quoi satisfaire les besoins de tous, non les cupidités de tous ».

Adam Smith  (1723-1790) : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ».

Une phrase que je trouve remarquable. En des termes simples et concrets, elle nous donne l’essentiel de la philosophie du libéralisme qui mène le monde. Or, pour moi, c’est l’exact contraire de l’Evangile. Non que l’égoïsme soit un mal. Il faut s’aimer soi-même, être bien dans sa peau autant que possible. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais Adam Smith en fait la base des échanges économiques qui sont une part importante des échanges sociaux. Alors que l’Evangile prend comme base l’amour, pour tous les échanges sociaux. Qu’on peut nommer actuellement solidarité en certains domaines.

Sophocle (Antigone) : « Outoi sunecthein, alla sumphilein ephun »

« Ce n’est pas pour haïr, mais pour aimer que je suis née » Impossible à traduire : Sunecthein c’est « haïr ensemble, avec »

De même sunphilein. Un texte écrit 500 ans avant les Evangiles, mais qu’on peut mettre dans la bouche de Jésus.

Obsèques du père Pierre Bezin

Le père Pierre Bezin est décédé le 15 juillet 2018 dans sa 91e année et la 66e année de son sacerdoce. Ses obsèques ont été célébrées le 20 juillet en l’église du Sacré-Cœur à Chalon-sur-Saône. Il est inhumé au cimetière de Crissey.

La célébration des ses funérailles autour du curé, le père Dominique Nguyen, a connu une grande affluence, témoignant ainsi du rayonnement et des liens d’amitié tissés dans le Chalonnais par le Père Bezin durant ses différentes missions en paroisse, comme aumônier du Mouvement chrétien des retraités, de l’Action Catholique des milieux Indépendants, ou engagé au C.C.F.D-Terre solidaire. Le Père Dominique Oudot a déposé l’étole de prêtre, sur le cercueil de son ami.

Pierre Chaumont a rappelé que Pierre était « un personnage bon vivant, un voisin accueillant, un homme curieux de tout, esprit libre ». Brigitte Forêt, au nom de l’ACI, a relevé ses qualités humaines et sincères. Une trentaine de prêtres, des personnalités de la société civile et de nombreux représentants des paroisses et des mouvements ont participé à la cérémonie présidée par Monseigneur Benoît Rivière, évêque d’Autun .

Eglise d’Autun

Dieu rend-il les prêtres heureux ? Oui, aurait répondu Pierre Bezin !

Je ne crois pas trahir sa pensée, Pierre aura été un prêtre heureux, heureux d’être prêtre pour le service de Dieu et le service des hommes. Peut-être a-t-il connu des moments de doutes ou d’interrogations, mais 2 éléments ont contribué à faire de Pierre un prêtre heureux : sa longue présence dans l’agglomération de Chalon, comme un prêtre qui « épouse un territoire », et la proximité de sa famille, « remède à la solitude pour un prêtre ».

Qu’est-ce qu’un prêtre sinon un homme d’accueil, de relations, qui sait créer des liens. La définition lui colle assez bien. Le Père Noël Choux, qui fut un de ses élèves, parle du ministère comme un ministère de l’amitié. Pierre ne demandait pas aux gens s’ils croyaient ou s’ils étaient pratiquants. Il ne leur demandait pas s’ils faisaient le bien pour Dieu ou en pensant à lui. il leur demandait s’ils avaient aimé et aidé leur prochain. Avant de chercher à convertir, il a cherché dans l’existence de chacun ce qui était un chemin possible vers Dieu.

Extraits du témoignage prononcé lors des Funérailles
par François et Anne-Marie Bezin, frère et belle-sœur du père Pierre Bezin