Au début des années 1970, de jeunes Français, étudiants et étudiantes en philosophie à l’université de Fribourg (Suisse), et appréciant beaucoup l’enseignement du père Marie-Dominique Philippe, o.p., ressentaient un appel à une vie consacrée et s’interrogeaient sur la manière d’y répondre.
Ils recherchaient une formation solide, tant du point de vue philosophique que du point de vue doctrinal et spirituel. En cette période agitée de l’après-concile, ils étaient saisis par l’urgence et la nécessité, pour rester fidèles à la foi et au magistère, d’une véritable philosophie, qui permette à l’intelligence d’aller jusqu’à la découverte de l’existence de Dieu.
Après avoir cherché pour eux des solutions, et avoir longtemps résisté à faire lui-même quelque chose, le père Marie-Dominique Philippe a accepté que ces étudiants se regroupent, en octobre 1975, autour d’un prêtre de Versailles, le père Philippe-Marie Mossu, venu à Fribourg pour faire un doctorat en théologie.
Le 8 décembre suivant, lors d’une retraite prêchée à l’abbaye Notre-Dame de Lérins par le père Marie-Dominique Philippe, les membres de ce groupe d’étudiants prononçaient leur consécration à la Vierge Marie, prêts à ce que la Vierge leur demanderait. Ils ont découvert par la suite que, ce même jour, le Pape Paul VI avait promulgué l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, qui exprimait précisément ce à quoi leur vie voulait répondre. La communauté Saint-Jean était née, prémices de la Famille Saint-Jean.
Cette communauté obtint sa première approbation canonique par un décret de la Congrégation des religieux daté du 28 avril 1978, autorisant le père abbé de Lérins à recevoir les Frères « ad instar oblatorum regularium ». Dès le point de départ, la communauté se trouvait ainsi enracinée dans la tradition de la vie religieuse monastique, même si son orientation restait apostolique.
Dans le même temps, les étudiantes demandaient au père Marie-Dominique Philippe de faire aussi quelque chose pour elles. Il résista jusqu’en 1982, date de l’installation en France de la communauté des Frères, accueillie par Monseigneur Armand Le Bourgeois dans l’ancien petit séminaire du diocèse d’Autun, à Rimont.
Le Père Philippe ne se jugeait pas apte à fonder une communauté féminine. Cependant, le 8 décembre 1982, il permit aux jeunes filles qui désiraient cette fondation de commencer à vivre ensemble à Rimont, autour d’Alix Parmentier qui avait connu la Communauté des Frères dès ses débuts.
Quelques mois plus tard, elles rejoignirent Saint-Jodard (diocèse de Lyon) où venait de s’ouvrir le noviciat des Frères. En septembre 1983, la communauté naissante fut confirmée dans son orientation purement contemplative. De ce fait, cinq des neuf premières sœurs quittèrent à ce moment-là la communauté et rejoignirent un groupe d’autres jeunes étudiantes désireuses, elles aussi, de se consacrer dans une vie apostolique. La branche des Sœurs apostoliques de Saint-Jean commença alors le 8 septembre 1984 à Rimont, auprès de la maison de théologie des Frères. En 1992, les Sœurs apostoliques établirent leur maison mère à Semur-en-Brionnais, dans le diocèse d’Autun.
Le 25 janvier 1987, la communauté des Sœurs contemplatives fut reconnue par l’archevêque de Lyon (le cardinal Albert Decourtray) comme Association publique de fidèles en vue de constituer un institut religieux, puis, en 1994, comme Institut de droit diocésain.
Pour leur part, les Sœurs apostoliques reçurent la première reconnaissance, par Monseigneur Armand Le Bourgeois, évêque d’Autun, le 11 février 1987, puis furent érigées en institut de droit diocésain par Mon-seigneur Raymond Séguy, le 7 octobre 1993.
Entre temps, des laïcs et des prêtres diocésains ex-primèrent le désir de pouvoir vivre de la spiritualité de la communauté, au sein de leur état de vie. En septembre 1981, les premiers d’entre eux s’engageaient comme « oblats de Saint-Jean ».
Aujourd’hui
La Famille Saint-Jean est composée de trois communautés aux constitutions et gouvernements autonomes :
– Les frères sont au nombre d’environ 540, de 35 nationalités, répartis en une soixantaine de prieurés sur les cinq continents.
– Les sœurs contemplatives, environ 380, en 33 prieurés (Europe, Asie, Afrique et Amérique).
– Les sœurs apostoliques, environ 150, réparties en 19 prieurés (Europe, Afrique et Asie).
Les oblats sont environ 2500 dans le monde entier.
Exemple de missions apostoliques portées par les frères :
– Enseignement et prédication.
– Sanctuaires.
– Centres de retraites et accueil d’hôtes.
– Aumôneries d’écoles et d’universités.
– Aumôneries d’hôpitaux et de prisons.
– Paroisses.
– Accompagnement de la jeunesse, notamment par des écoles de vie.
– Festival Saint-Jean (pour les jeunes, dans l’esprit des JMJ).
Exemple de missions apostoliques portées par les sœurs apostoliques :
– Centres de retraites et accueil d’hôtes.
– Aumôneries d’écoles.
– Établissements scolaires.
– Aumôneries d’hôpitaux et de prisons.
– Catéchèse ; participation à l’animation de paroisses.