Le Foyer Saint-Paul : un séminaire à Chalon ?
Le « Courrier de Saône-et-Loire », dans ses éditions du 12 septembre 1969, a fait paraître la chronique ci-dessous. Nous la reproduisons avec plaisir, avec son aimable autorisation.
Rue du Nord, petite rue du quartier Saint-Cosme, derrière la gare et les entrepôts de la Maison Gros. Au bout de la rue, une grosse maison nouvellement ravalée. Maison habitée dans le passé par les Sœurs de SaintVincent-de-Paul, qui s’occupaient d’orphelins et des enfants de la batellerie ; elle était devenue la garderie de sœur Catherine, dont le souvenir est vivace dans le cœur des habitants du quartier. C’est aujourd’hui le foyer Saint-Paul ; ni une association culturelle, ni un foyer secret.
Ce foyer accueille des garçons qui, malgré leurs activités scolaires variées – étudiants de fin du second cycle secondaire ou jeunes poursuivant des études commerciales ou techniques – présentent une unité en tant que pour eux le sacerdoce est une éventualité envisageable, sinon envisagée.
Ces jeunes qui vivent en communauté autour de deux prêtres, trouvent, dans cette vie collective, à approfondir leur vie spirituelle tout en vivant une vie fraternelle faite d’esprit de service.
Ces jeunes qui vivent la journée comme tous les lycéens et qui rentrent le soir au foyer Saint-Paul, seront peut-être vos prêtres de demain. Le foyer leur offre tout ce qu’il faut sur le plan accueil.
Une grande pièce, divisée en box individuels, par des galandages en contreplaqué sert de dortoir ; à côté, les installations sanitaires et les vestiaires. Une salle de travail aussi, qui ressemble aux salles d’étude que nous avons tous connues, à cela près que l’on cherche en vain le bureau du surveillant ; autodiscipline.
Au rez-de-chaussée, une vaste salle à manger permet de réunir la communauté autour des repas. Une chapelle aussi : contraste de ses vitraux vieillots sans avoir l’excuse d’être anciens ou artistiques – héritage des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul – et de la simplicité presque fonctionnelle, mais si belle, du reste. Un autel, un crucifix métallique, un tabernacle très simple sur un mur de fond gris très dépouillé.
Le foyer tourne avec un petit noyau de jeunes qui sont là de façon fixe. Mais des rencontres sont organisées avec des jeunes de l’extérieur et son idéal serait de devenir un lieu de rencontre plus vaste, où tous les jeunes du diocèse, pour lesquels le sacerdoce est une perspective, pourraient se retrouver.
Cette formule a dû être adoptée, car il n’était pas possible au petit séminaire de Rimont d’organiser la multiplicité des classes terminales qu’impose le plan Fouchet.
C’est pourquoi les « séminaristes » suivent leurs études dans les établissements scolaires de la ville et vivent leur vie communautaire au foyer Saint-Paul. Une formule qui a peut-être quelque chose de bon en tant qu’elle ne coupe pas l’éventuel futur prêtre de la vie quotidienne ? L’avenir nous le dira.