1918 : Né le 12 mars
1944 : Ordonné prêtre le 4 mars
Professeur au Petit Séminaire de Semur-en-Brionnais
1949 : Détaché aux Facultés Catholiques de Lyon et prépare une licence de sciences
1950 : Professeur à La Colombière à Chalon
1959 : Professeur au Petit Séminaire de Rimont
1978 : Attaché au presbytère de la Basilique à Paray-le-Monial
1983 : Décède le 29 avril à Lyon
Tous ceux qui ont connu le Père Rougeot ont été frappés par sa simplicité, sa bonté foncière, son humilité.
Il était doué d’une intelligence peu commune. J’avoue n’avoir guère connu de gens aussi capables que lui de s’initier à toutes les disciplines scientifiques, d’en assimiler les bases, d’en dégager les expressions mathématiques, d’en supputer les applications pratiques.
Il aimait les sciences naturelles, la botanique n’avait pas de secret pour lui, pas plus que l’entomologie. Il excellait dans le monde de la mathématique, mais se trouvait aussi à l’aise en physique et en astronomie.
Lorsque nous étions étudiants en faculté, je le revois me dire que pour se détendre il cherchait l’application de nouvelles fonctions mathématiques. Et lorsque nous étions ensemble professeurs, il faisait de l’hébreu pour se distraire.
Sensible à tout ce qui était beau, il savait faire goûter le grande musique et apprécier la poésie.
Et pourtant le Père Rougeot fut toute sa vie un homme très humble, esquivant avec humour tout ce qui aurait pu, sans nécessité, laisser entrevoir son immense savoir.
Son seul dessein de prêtre enseignant était de faire de ses élèves des chrétiens solides, ouverts à toutes les richesses du monde, pour les mettre au service de leur frères.
Mais depuis bien des années le Père Rougeot portait une lourde croix, avec un courage admirable.
Il y a plus de trente ans, il ressentait avec violence les premiers symptômes du mal qui l’a ravi à nos regards humains Ce fut une terrible épreuve physique, psychique et morale qui dura de nombreux mois et qui le harcelait jour et nuit, jusqu’à une première intervention chirurgicale. J’étais alors le confident et le témoin impuissant du déchirement intérieur qui était le sien.
Le grain de blé était bien en terre, qui silencieusement dégageait le germe de vie.
Et au cours des années qui suivirent, jusqu’à maintenant avec des périodes de calme et des phases de tempête intérieure et aussi une deuxième opération chirurgicale, il y a quelques années, il supporta cette croix dont il avait bien conscience qu’elle était celle que Jésus lui demandait de porter avec lui.
De toute sa disponibilité il s’était efforcé de s’adapter au ministère paroissial depuis sa venue à Paray où il avait été heureux de se retrouver avec un ancien compagnon de Rimont, le Père de Saint-Germain et un ancien élève le Père Jean-François Arnoux.
Le Père Rougeot a donné la plus grande partie de sa vie à la formation de jeunes dont un bon nombre sont devenus prêtres. Je pense que c’est être fidèle à sa mémoire que de demander au Seigneur qu’il suscite des vocations auxquelles il sera fait des réponses généreuses. Ce pourra être notre façon de nous unir à sa propre prière auprès du Père.
Église d’Autun – Jean Girard