1901 : Né le 15 janvier
1926 : Ordonné prêtre le 18 décembre
Etudes à Rome
1928 : Vicaire à Chagny
1931 : Curé de Saint-Gervais-sur-Couches
1935 : Curé de Cuisery
1968 : Curé de Saint-Symphorien-d’Ancelles
1978 : Se retire à la Maison Saint-Antoine
1986 : Décède le 6 août à Autun
Le texte de l’Evangile de Luc, les disciples d’Emmaüs, résume de la manière la plus éclatante le mystère de notre vie humaine. Nous y trouvons l’affirmation que notre histoire d’hommes débouche sur la lumière de la gloire à l’exemple du Christ, et cela à travers les obstacles et les épreuves : « Ne fallait-il pas que le Christ souffre tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
Le chemin que le Christ a suivi est le chemin des hommes, notre chemin.
Ce fut aussi le chemin du Père Gabriel Robin qui vendredi dernier, avec foi et espérance, me disait : « C’est la fin ! ». Et je pensais encore à ce chemin d’épreuves et de souffrances (commun à tous) lorsque quatre heures avant sa mort humaine, je l’ai vu, notre Père Robin, allongé, les mains liées de chaque côté du lit, ne pouvant bouger que la tête… comme sur une croix. Et puis l’espérance est la plus forte !
Cet Evangile de Luc nous rappelle encore que le Christ est présent tout au long de notre route, même lorsque nous marchons ou même lorsque nous nous traînons « tout tristes »… « Ne faillait-il pas que le Christ souffre tout cela pour entrer dans sa gloire ? ». Oui, la tristesse d’un échec, d’une épreuve, de la mort, le Christ vivant la transforme en une espérance vivante. Car même si nous ne le voyons pas, le Christ nous accompagne sur notre route : dans cet évangile des disciples d’Emmaüs est affirmé le mystère de l’invisible, le mystère de la présence dans l’absence : au moment où les disciples reconnaissent Jésus vivant, celui-ci disparaît à leurs yeux. Mais c’est alors la plénitude de joie qui envahit le cœur et donne le courage de repartir et d’avancer plus loin… Je revois la silhouette originale du Père Robin marchant sur nos routes. Comme il était avide de lire et de s’instruire, il était avide de « marcher » : il devait en connaître des routes et des chemins partout où il est passé : Saint-Bonnet-de-Joux, Rome, Chagny, Saint-Gervais-sur-Couches, Cuisery (pendant 33 ans), Saint-Symphorien-d’Ancelle et Saint-Romain-des-Iles et puis à l’hôpital de Charolles où j’ai « appris » à le connaître, (un peu).
Mais si je parle de ces marches physiques dans la nature, c’est pour évoquer l’autre marche, spirituelle celle-là. Dans sa manière timide et taciturne, ces marches étaient peut-être le moyen d’entrer en contact avec ses paroisses et ses gens, d’admirer la nature, les œuvres des hommes, de prier, de se reconnaître petit, pauvre et pêcheur, de sentir cette présence du Christ qui ne cesse de nous accompagner sur notre route d’hommes. Et nous retrouvons ici notre évangile des disciples d’Emmaüs, qui est également une invitation à reconnaître le Christ vivant à travers les signes, les signes simples qu’il nous a laissés ; comme celui du partage du pain : « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ». Nous avons vu ici, à la Maison Saint-Antoine, le Père Robin assister à beaucoup de messes des confrères : attendait-il que ses yeux s’ouvrent pour qu’il le reconnaisse ?
En tous les cas, il devait sentir combien la présence du Christ est apaisante !…
Notre rassemblement d’aujourd’hui, comme à Emmaüs, est un repas de révélation.
Nous sommes invités, une fois de plus, au-delà des apparences, à déchirer le voile et à reconnaître la réalité mystérieuse de la résurrection : « C‘est vrai, le Seigneur est ressuscité ».
Que Jésus transforme notre regard pour nous permettre, dans la foi, de reconnaître que Gabriel Robin, prêtre, est transfiguré de Vie.
Eglise d’Autun – Père François Rizet