Nous étions heureux de compter dans notre communauté Monsieur l’abbé Fontany depuis 1985. Durant sa maladie, il est resté serein, lucide courageux et, vivant avec ferveur sa foi chrétienne, il ne lui aurait pas paru convenable de se plaindre. Il se savait engagé dans ce dernier combat dont nul ne sort vainqueur mais qui laisse aux hommes de foi de l’espérance. Ceux qui meurent nous apprennent à vivre. En vérité, on ne choisit pas sa mort. L’important est d’avoir honnêtement rempli sa vie, de s’être toujours montré bon et tolérant, d’avoir aimé et aidé les autres. L’abbé Bernard Fontany était un homme de cette trempe, un homme de cœur, un homme de devoir.

J’ai eu l’honneur, en ma qualité de maire, de l’accueillir à Vérosvres en septembre 1985. L’abbé Fontany, au premier abord, un peu froid, donnant l’impression de se plaire dans la solitude, la méditation, était un homme, certes timide, mais sa modestie vraie recelait une grande culture, une grande bonté. Sa simplicité, sa gentillesse, sa discrétion, son exquise courtoisie avaient gagné la confiance, l’estime, l’amitié de ses paroissiens comme des habitants de Verosvres et de Beaubery.

Il avait conquis les sympathies et il avait, j’en suis sûr, une certaine influence parmi la population bénéficiant de son action spirituelle. Il a baptisé beaucoup d’enfants, éveillé à la foi, initié aux sacrements bon nombre de ses paroissiens, présidé à bien des fondations de jeunes foyers, accompagné de nombreux défunts à leur dernière demeure. Il s’intéressait à la vie du village. Il participait bien volontiers aux manifestations locales, était présent aux cérémonies commémoratives des Anciens Combattants, des Anciens du Maquis de Beaubery, assistait avec plaisir aux rencontres organisées par le Club des Aînés auquel il appartenait. Les élus, ses paroissiens, toux ceux qui l’ont connu, approché, apprécié, garderont de ce prêtre le souvenir d’un homme de cœur, d’un honnête homme aimant ses concitoyens et son pays.

François Lacharme, conseiller général, Vérosvres