1905 : Naissance le 24 août à Semur-en-Brionnais
1937 : Ordonné prêtre au Carmel d’Autun le 20 Octobre
1928-1929 : Vicaire à La Clayette
1929-1941 : Secrétaire à l’évêché
1941-1948 : Curé de Bourbon
1948-1955 : Curé de St-Vincent à Chalon-sur-Saône
1955-1973 : Vicaire général du diocèse
Il était en outre aumônier du Secours Catholique et responsable de la pastorale de la Santé
1974 : Décède le 22 juillet à Autun
Je suis certain que notre frère Pierre avait contemplé le Christ Serviteur – s’était efforcé de pénétrer son esprit. – L’autorité qu’il avait pu avoir, il l’a considérée comme un service et, croyez-moi, il est peu de services aussi difficiles à vivre aujourd’hui que celui de l’autorité : les parents, les responsables en toute société le savent bien ; on ne leur passe rien !
J’appréciais fort, cher Mgr Deshaires, le sens précis de sa mission délicate de collaborateur direct de l’Evêque sans empiéter sur son autorité, de responsable, avec l’Évêque, de la répartition des forces apostoliques et je puis attester qu’il évitait toujours le jugement hâtif, le procès de tendance.
J’ai admiré tout autant la simplicité avec laquelle il répondit d’emblée à ma proposition de quitter son poste de Vicaire Général, sans un retour sur le passé, sans un souhait pour l’avenir, refusant même de changer un seul meuble dans la chambre et le bureau qui devenaient les siens. Trois mois plus tard c’était le commencement de ce mal qui devait durer un an et demi, supporté avec une patience que tous ont admirée, déconcertant les médecins et les infirmières qui l’ont soigné avec une affectueuse sollicitude. Le Christ attendait là son serviteur souffrant.
Souffrant et fidèle – oui, Pierre Deshaires fut un homme fidèle, ce qui signifie, dans le même mot, l’homme de Foi et l’homme a qui l’on peut donner sa confiance. Fidèle à un idéal sacerdotal exigeant et traduit par les gestes traditionnels du prêtre : messe quotidienne – jusqu’au dernier jour – office, chapelet.
Cet attachement à la formation reçue n’avait rien d’une critique du présent. La vraie fidélité est en mouvement, elle regarde en avant sans renier le passé. Notre ami, servi au surplus par un optimisme foncier, aimait trop l’Église pour douter d’Elle. Il marchait à son pas, confiant dans l’Esprit qui la conduit. N’est-ce pas encore une manière d’imiter le Christ Jésus, docile à l’esprit du Père, fidèle à son peuple, à sa mission, à ses disciples et toujours présent à son Église ? Un jeune qui se prépare au sacerdoce m’écrit ce matin : « C’est à travers des prêtres comme Mgr Deshaires qu’on peut chercher le visage du Christ ».
Église d’Autun – A. Le Bourgeois, évêque d’Autun