Toujours nous t’avons connu aux prises avec des problèmes de santé et c’est cette fragilité qui t’a empêché de réaliser la belle aventure missionnaire pour laquelle, à l’aube de ta jeunesse, tu t’étais embarqué chez les Pères Oblats de Marie Immaculée. Et il y a longtemps que tu ne serais plus de ce monde, si tu n’avais rencontré, assez tôt, celle qui, jusqu’au bout, inlassablement, t’a entouré de soins aussi compétents que dévoués et fermes ! Je pense aussi à ceux reçus si souvent à la clinique Sainte-Marie de Chalon dont tu étais un pilier fidèle – trop fidèle ! – et où tu avais su gagner la confiance et l’amitié de tous. On t’embrassait quand tu arrivais, et quand tu repartais on te disait : à la prochaine !…

Oui, Louis, tu as maintenant rejoint tes amis de cours ainsi que les membres de ta chère famille partis avant toi ; tu as rejoint ces innombrables paroissiens d’Ecuelles servis pendant une dizaine d’années, et ceux de Demigny pendant près de 43 ans… Et j’imagine que tous auront retrouvé, transfiguré et sublimé en Dieu, tout ce qui faisait le charme de ta personnalité si attachante : ton sens de l’humain, ton respect de chacun, ta gentillesse pour tous, ton courage…et pourquoi pas ? ton humour ! Partout tu t’es fait aimer, parce que derrière ta discrétion, on devinait en toi le Bon Pasteur dont on se sentait aimé. Les enfants surtout, comme tu les aimais et ils te le rendaient bien ! Pour certains, tu étais même devenu comme le pépé attentif, le tonton bienveillant et je sais combien leurs visites fidèles, ces derniers mois, étaient autant de rayons de soleil pour ton vieux cœur.

Je suis ému parfois jusqu’au fond de mon être, quand j’entends Yves Duteil chanter : « prendre un enfant par la main, pour le guider vers demain »… N’est-ce pas ce que nous avons voulu faire souvent, les uns et les autres ? Toi surtout, Louis ?…

Église d’Autun – Jean Laborrier