1943 : Naissance d’Yves Caillaux
1949 : Scolarisé chez les Pères Jésuites
1963 à 1966 : Bénévole chez les « Petits Frères des Pauvres »
1967 à 1975 : Permanent chez les « Petits Frères des Pauvres »
1972 : Yves se marie avec Lyliane en octobre
1979 : Yves et Lyliane reconnus « évangélistes-catholiques »
1982 : Yves est ordonné diacre-permanent le 6 mars par Mgr Le Bourgeois
1999 : Décès d’Yves Caillaux le 19 mai
Il est un aspect de sa personne qui m’a profondément marqué. Je fus très séduit par sa foi solide et sans détour et aussi par son profond désir de faire partager cette Parole de Dieu qui pour lui était nourriture quotidienne. C’est dans cet élan que je me suis retrouvé engagé dans une série d’interventions à Radio Timothée, profondément convaincu avec lui que le message d’Evangile est trop mal connu des hommes et qu’il est important de pouvoir le transmettre dans un langage simple, humain et joyeux.
C’est ainsi que j’ai découvert Yves, et que j’ai connu la joie de pouvoir modestement travailler avec lui sur ce chemin.
Il ne me viendrait pas à l’idée de séparer de ce témoignage que j’aime lui porter aujourd’hui la présence de Lyliane son épouse, de son fils et de ses filles. Les témoignages vivants qui nous ont été donnés le jour des funérailles expriment bien mieux que je ne saurais le faire combien une famille chrétienne de qualité restera toujours un signe irremplaçable de ce Dieu-Trinité éternellement vivant.
Merci Yves, de ton passage parmi nous, merci pour ton amour de l’Eglise, pour ton engagement familial, pour cet engagement dans le service du diaconat qui manifeste si bien la présence de l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui. Merci pour ta ténacité, ton honnêteté et ta fidélité.
Eglise d’Autun – Jean Degueurce
Yves est décédé le 19 mai 1999, d’un cancer foudroyant du poumon.
Témoignage de Lyliane Caillaux, épouse de Yves, en juin 1999
« Ta Parole Seigneur, une lampe sur mes pas une lumière sur ma route. » (Ps 119,1O5)
Yves Caillaux, diacre : 1943 – 1999 : Depuis 13 ans, nous résidons dans l’Ain, et Yves était heureux de se considérer comme un « enfant du pays », car sa famille maternelle est originaire d’Ambérieu et son arrière grand-père est né à l’actuelle mairie d’Ambronay. Enfant, il a passé la majorité de ses vacances avec sa mère et ses frères à Belley. Toutefois, comme -diacre- il restait incardiné dans le diocèse d’Autun et affectionnait particulièrement cette région de Bourgogne qui nous avait accueillis si « paternellement » à l’époque en la personne de Mgr Le Bourgeois et de son auxiliaire Mgr Gaidon.
Yves était le second de 7 frères, sa mère était veuve à 28 ans… Il avait 6 ans et tout jeune il apprit à faire confiance en la « providence » de son Père céleste.
Scolarisé chez les Pères Jésuites, très tôt Yves s’est mis au service des autres dans le scoutisme. De 1963 à 1966, tout en travaillant dans un service de diffusion d’Art et d’histoire d’une grande librairie parisienne, il était bénévole chez les « Petits Frères des Pauvres ». C’est à cette époque également qu’il passait ses « loisirs » avec le fondateur de « Si tous les gars du monde » dans les bidonvilles des banlieues et auprès des « clochards » à Paris. A partir de 1967, il s’est engagé comme « permanent » chez les Petits Frères des Pauvres avec diverses responsabilités au Maroc, à Nantes, à Marseille, à Paris et enfin à Lyon où il a exercé ce service d’animation sociale jusqu’en 1975.
C’est en 1971 que le Seigneur nous a donné de nous rencontrer d’une manière providentielle et nous nous sommes mariés en octobre 1972. Nous avons assumé ensemble la direction de la maison des « Petits Frères » à Lyon de 1972 à 1975 date à laquelle nous avons répondu à l’appel du Seigneur pour nous consacrer à l’annonce de son Evangile en partant à l’Ecole de la Foi du Père Loew. Myriam notre aînée avait 2 ans lorsque nous étions à Fribourg et Blandine est née là bas. Dès lors, nous étions déjà « accompagnés » par le Père Le Bourgeois et le Père Gaidon. Et c’est en 1979, il y aura tout juste 20 ans en juillet prochain, que ces deux évêques ont « reconnu » notre ministère « d’évangélistes-catholiques » dans la droite ligne du document de Paul VI sur l’Evangélisation dans le monde moderne. Pendant cinq années nous avons travaillé sur les ondes de Radio-Luxembourg à La promesse est pour vous, puis en 1982 a résonné l’appel de l’Afrique avec Radio-Timothee. C’est aussi le 6 mars 1982 qu’Yves a été ordonné diacre-permanent par Mgr Le Bourgeois pour le service de l’Evangile, l’Unité du Corps du Christ et la Communion conjugale et familiale. Après la naissance de notre fils Samuel né polyhandicapé en 1985, nous avons « fondé » l’Alliance des familles qui comprend aujourd’hui 43 familles soit 350 personnes.
En Avril dernier mon époux bien-aimé a été « terrassé » par la maladie. Lui qui n’était jamais malade… ce cancer nous l’a littéralement « enlevé » comme en un « tourbillon de feu » (Si 23,1). Il se préparait à prêcher une retraite au Burkina-Faso…. Il est partit en « mission spéciale » rejoindre le « Père et Maître de sa vie » (Si 23,1). Ces dernières semaines ont été vécues par lui comme une Grande retraite enveloppé de l’Amour de Dieu et dans l’abandon à sa « volonté sainte » qu’Il le guérisse ou qu’Il le reprenne… A la maison, avec son épouse et ses enfants, il a remis son « souffle » entre les mains de son Père céleste au matin de la Saint Yves le 19 Mai.
Son « testament » disait-il, se résume en trois mots : « Je vous aime »… Lui qui était si réservé et si pudique, il le répétait à qui voulait l’entendre… Car c’est « l’amour Seul qui compte ». Dans un verset de l’Ecriture, toute sa vie se trouve comme « concentrée » et tout particulièrement ces dernières années :
« C’est la bénédiction du Seigneur qui enrichit, sans que l’effort y ajoute rien » (Pr 1O,22).
Lyliane Caillaux « Evangéliste-Catholique » .
Pendant sa maladie, il a vécu une expérience spirituelle que Lyliane
et sa famille relatent dans une lettre (avril 1999) dont voici un long extrait :
« Pendant tout ce temps, la nuit et le jour, Yves vit de grandes grâces spirituelles dans la joie de la présence de son « Père-céleste » et comme enveloppé de son Amour.
C’est surtout cela qu’il souhaite vous partager. Tout a commencé le Jeudi-Saint lors de la célébration à la paroisse où il n’a pas pu célébrer auprès de notre curé le Père Laurent. Là, le Seigneur « a levé le voile sur son état de pécheur »….Cette révélation s’est poursuivie pendant plusieurs jours dans une « repentance » très forte…
Son Seigneur lui a ensuite montré, dans ses 56 ans de vie, au moins 50″diapos » concernant sa jeunesse en particulier…. qu’il a consacrée à « servir les plus pauvres ». Très sensible à la spiritualité de St François, il a revu cette léproserie au Maroc où il avait « baisé un lépreux » ; les « clochards » à Paris, S.D.F de l’époque, avec lesquels il partageait ses temps libres en couchant avec eux à la « belle-étoile » pour « connaître le milieu ».
Les bidonvilles des banlieues, qu’il visitait avec le fondateur de « Si tous les gars du monde » et tout les activités bénévoles puis son travail de « permanent » pendant 13 ans chez les « Petits Frères des Pauvres » au service des « vieux amis », à Marseille, au Maroc, à Nantes à Paris et à Lyon.
Au dessus de ces diapositives, le Seigneur écrivait : « Je ne t’ai jamais demandé tout cela, Je t’aime gratuitement »…
Depuis cette « expérience », Yves est entré dans une retraite tout à fait spéciale avec son Seigneur et son Dieu…une « guérison du cœur » peu ordinaire…
Dans sa chambre à l’hôpital, à la place de la « déesse télévision » trône une icône du Christ glorieux … sur l’arbre de vie… qu’il avait commandé à notre « sœur » Bénédictine pour partir en « mission » en Mai… avec une inscription au dessus : ABBA ! Car seul l’Amour demeure ! « Que j’ai la foi à transporter les montagnes, que je distribue tous mes biens aux pauvres, que je livre mon corps aux flammes, si ne n’ai pas l’Amour, cela ne sert de rien ! » (1 Co 13).
Sa Joie et sa Paix, malgré la souffrance, a déjà porté beaucoup de fruits auprès du personnel hospitalier… qui a très soif de l’Amour du vrai Dieu.
Il est aussi très « travaillé » par la souffrance du peuple au Kosovo… »
Le 20 octobre 1999 à l’abbaye Notre-Dame de Venière, Lyliane reçoit la « consécration des veuves ».
Voici les paroles que lui adresse Mgr le Bourgeois au cours de la célébration.
Lyliane, vous demandez aujourd’hui à l’Épouse du Christ qui est l’Eglise, en présence de Mère Abbesse qui vous accompagne depuis 16 ans et de la communauté des Bénédictines de ce Monastère, en présence de vos deux filles Myriam et Blandine, en communion avec votre petit Samuel à la maison et avec Yves « par delà le voile » (He 6) ; La bénédiction de Dieu le Père sur ce nouvel état de vie : l’épreuve de votre veuvage.
Depuis votre « conversion » dans les années 60, nos routes se sont croisées régulièrement : à N.D de Charité lorsque vous cherchiez votre « voie » à travers votre vocation d’Éducatrice, puis quelques temps après votre mariage le 20 Octobre 1972 avec Yves, alors que vous vous prépariez à partir à l’École de la Foi du Père Loew à Fribourg en 1975-1977. Il y a eu tout juste 20 ans cette année, dans la droite ligne du document de Paul VI sur l’Évangélisation dans le monde moderne, j’ai reconnu avec Mgr Gaidon, votre ministère de couple comme « évangélistes-catholiques » à la convention charismatique interconfessionnelle près de Chalon/Saône . Puis le 6 Mars 1982, j’ai ordonné Yves « diacre » du diocèse d’Autun, pour le Service de l’Evangile, l’Unité du Corps du Christ et la communion conjugale et familiale.
C’est pourquoi j’accueille votre demande dans cette « logique » de consécration à la lumière de la relecture de votre vie. Consacrez du temps à la prière car « le Père cherche des adorateurs en Esprit et en Vérité » (Jn 4,23) et continuez à vous laisser guider par l’Esprit-Saint et accompagner par Mère Abbesse dans une appartenance sans partage à votre Père, votre Maître votre Époux et Seigneur.
Mais : « Puisque l’Esprit est votre vie, que l’Esprit vous fasse aussi agir » (Ga 5,25).
Lors de la reconnaissance de votre ministère d’Évangélistes, j’ai remis solennellement à chacun de vous une Bible, c’est pourquoi je vous redis aujourd’hui Lyliane, comme au jour de l’ordination diaconale d’Yves :
« Recevez l’Evangile du Christ, que vous avez mission d’annoncer.
Soyez attentive à croire à la Parole que vous lirez,
à enseigner ce que vous croyez,
à vivre ce que vous aurez enseigné ».
Poursuivez la mission que Yves vous a laissé en héritage là où le Seigneur voudra bien vous appeler comme « bibliste » pour la diffusion de la Parole dans une lecture savoureuse de l’Écriture et l’appel à l’Unité des Chrétiens ; et comme « éducatrice spécialisée » formée en Sciences de la Famille, au service de la « Guérison du Cœur » et de la Communion conjugale et familiale.
C’est dans cet Esprit que je vous invite à prononcer votre engagement.