Evêque auxiliaire d’Autun en 1963
1917 : Naissance le 24 septembre à Charolles
Etudes à Rimont.
Commence ses études de philosophie à Autun et les continue au Séminaire Universitaire de Lyon
1942 : Ordonné prêtre le 5 juillet à Charolles
1942 : Vicaire à St-Vincent de Mâcon
1943 : Aumônier diocésain de la Jeunesse Rurale Catholique
1951 : Responsable des œuvres rurales et aumônier de l’action catholique générale féminine
1955 : Coadjuteur de Mgr Corrand
1956 : Curé de Saint-Vincent de Mâcon
1963 : Le 20 mai, évêque auxiliaire de Mgr Lebrun
1963 : Ordination épiscopale en l’église Saint-Pierre de Mâcon le 2 juillet
1965 : Le 14 décembre, nommé évêque de Viviers
2006 : Décède le 10 mars
Sa devise épiscopale : « Et nous avons cru à l’amour. » 1 Jean 4/16
Verbe de feu dans les rassemblements diocésains ou les pèlerinages !
La réputation du Père Hermil, pas totalement usurpée, était qu’il n’écrivait pas et ne répondait pas aux lettres. C’était devenu moins vrai.
Mais quel verbe de feu dans les rassemblements diocésains ou les pèlerinages ! Le fameux rassemblement à Autun, sous la pluie, de plusieurs milliers de femmes de l’ACGF et les harangues du jeune aumônier diocésain se sont racontés longtemps, et pas que dans les presbytères !
Le Père Hermil est un homme de parole dans l’amitié. Un abord parfois rugueux dans sa cordialité, mais d’une délicatesse dont j’ai été le témoin et le bénéficiaire. À l’aise avec les humbles, sans paternalisme et les mettant à l’aise, il l’était tout autant avec les notables. Un père et un frère, comme on l’a rappelé à ses funérailles. Il avait ouvert sa cure à mes parents qu’il recevait comme sa famille. Cela ne s’oublie pas.
Coresponsabilité avec ses vicaires et ses laïcs
Il n’avait pas attendu la première session du Concile pour entreprendre la coresponsabilité avec ses vicaires comme avec les laïcs, dans l’Action Catholique – générale ou spécialisée – à laquelle il croyait très fort. À Mâcon, les militants d’A.C.I. étaient aussi nombreux que « les sages » autour de Moïse : 70 hommes et femmes. A.C.I. en foyer, même si à l’époque, c’était « interdit par le National ».
N’a-t-il pas lancé les premiers CPM avec médecins et couples, audacieux pour l’époque ? Avec ses vicaires, il pratiquait une justice financière très en avance sur bien de ses confrères, prémices de la péréquation qu’il allait promouvoir et instaurer entre tous.
Un homme de la Parole. Les sermons, plus longs que la moyenne ? Le peuple chrétien n’en était pas gêné : il y retrouvait un éclairage pour sa vie. Curé de Saint- Vincent, il prêchait un dimanche sur deux, laissant la place alternativement à l’un de ses deux vicaires. Au troisième sermon, il m’a enlevé mon papier : « Je n’aime pas les gens qui parlent en col de cygne ! Regarde les gens : parle à celui qui se cache derrière le dernier pilier jusqu’à ce qu’il montre son nez. Et quand tu prépares, pense à deux ou trois paroissiens très différents ». C’est parce qu’il allait au devant de son auditoire qu’il était entendu.
Un dernier souvenir entre mille. Lors de son »sacre épiscopal » comme on disait encore, seul le célébrant principal prononçait le Notre Père. Depuis belle lurette, tout le peuple le disait dans les messes paroissiales. Je lui demandais s’il fallait en parler au Père Lebrun. La réponse fut simple : « Il y a des permissions qu’il faut savoir ne pas demander ». Et le peuple a chanté le Notre Père, pour la joie de tous.
Le Te Deum qui clôturait cette ordination, je l’entends encore dans toute la force d’un peuple joyeux. Jean Hermil le chante maintenant, dans son éternité.
Merci, Père, d’avoir été vous pour nous faire devenir nous !
Pierre Calimé, un de ses derniers vicaires encore vivant !