1910 : Naissance le 22 septembre à Mâcon
1935 : Ordonné prêtre le 15 juin
1935 : Professeur à l’école Ozanam à Mâcon
1938 : Supérieur de cette école
1944 : Supérieur du Séminaire Saint-Hugues et chanoine honoraire
1959 : Professeur à l’Institution Saint-Lazare d’Autun
1962 : Supérieur de cette institution
1964 : Professeur à Semur
1968 : Supérieur du Petit Séminaire de Semur
1969 : Rattaché au Séminaire Saint-Gildas à Charlieu et délégué aux vocations dans l’arrondissement de Charolles
1977 : Aumônier du Carmel Saint-Joseph à Saint-Martin-Belleroche
1999 : Décédé le 15 octobre
Son écoute de Dieu et des hommes avaient fini par faire de lui ce vieux sage dont les conseils discrets et judicieux me manqueront, comme à tant et tant d’entre vous. Nous qui le connaissons depuis longtemps, nous l’avons vu, au fil des années, grandir dans la liberté et s’affirmer de plus en plus en homme libre, liberté que le Concile Vatican II, mais aussi l’abandon des responsabilités importantes a libérée et fait grandir en lui. Liberté qui l’a souvent fait souffrir, osons le dire, devant des rencontres ratées entre l’Eglise qu’il aimait tant et des hommes de notre temps. Liberté aussi devant ses limites qu’il connaissait bien et dont il parlait avec humour.
Liberté enfin devant la mort. Au cours de ces dernières semaines, il a dû vivre deux abandons, difficilement mais librement consentis : l’abandon de son corps entre les mains de ses infirmières et l’abandon de sa vie entre les mains de Dieu : « J’ai si souvent invité d’autres à vivre l’abandon, mais, mon Dieu, que c’est dur à vivre ! », me confiait-il à la clinique.
Pour résumer son humanité, je n’ai pas trouvé mieux que de reprendre une phrase de ce que j’avais été chargé de lui dire au nom de mes camarades de séminaire, pour ses 25 ans d’ordination : « Jamais, lorsqu’on a hésité devant le sacerdoce, on n’a pu croire un seul instant qu’en étant prêtre, on serait moins homme. Ce point positif, c’est, je crois, à vous, Père, que nous le devons ». Quarante ans après, je persiste et signe.
Nous voulons aussi rendre grâce pour la foi de Camille Biot, don que Dieu nous a fait, et nous confirme aujourd’hui.
Approfondie dans la prière, exprimée dans des homélies et des interventions longuement méditées et soigneusement préparées, confrontée à l’intelligence dans une nourriture théologique forte… et continue. « Lisez tel article de Christus, j’aimerais en parler avec vous », me disait-il il y a quinze jours, à la clinique.
Sa nomination comme aumônier du Carmel, il y a 22 ans, l’a davantage fait entrer avec Thérèse d’Avila dans la contemplation mystique, l’a fait grandir et nous en a fait profiter. Nicolas qui chaque jour pendant son séjour à la clinique, a vécu avec lui un moment de prière en lui apportant la communion, pourrait nous en parler longuement.
Nous voulons encore rendre grâces pour le don que Dieu nous a fait du ministère de prêtre de Camille Biot.
Ministère qui l’a rendu heureux, qui l’a épanoui. Il ne cessait, ces dernières semaines, de le redire à ceux qui venaient le voir à la clinique, cri d’action de grâces pour toute son histoire dans la bouche d’un vieillard joyeusement usé jusqu’à la corde et disponible jus-qu’au bout. Ministère de prêtre qu’il a toujours vécu comme un service, « le plus haut service » aimait-il à dire, prêtre pour les autres, prêtre pour les hommes. Ministère de prêtre vers lequel il a été chargé, pendant la plus grande partie de sa vie active, de conduire des générations de jeunes, auxquels il a tenté de donner envie de parier à sa suite sur Jésus-Christ pour les hommes.
Il a beaucoup souffert et s’est beaucoup interrogé face à la baisse du nombre des prêtres. Nul doute qu’il est plus encore avec nous dans la prière dans le moment difficile de la vie de l’Eglise que nous traversons en ce moment.
Il disait souvent que le prêtre est un « autre Christ ». Il a tout fait dans sa vie pour s’en approcher. Il avait davantage conscience de la distance que de la proximité. Aujourd’hui, il sait et il voit.
Et nous qui sommes là et qui rendons grâces pour le don de Dieu qu’a été Camille Biot pour nous, il nous reste à mesurer que nous sommes, nous aussi, don de Dieu pour nos frères et à le devenir chaque jour un peu plus et d’une façon toujours plus limpide.
Eglise d’Autun – Gérard Godot